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mardi 15 décembre 2015

Aux origines de la langue malgache : 2. l'inscription de Kota Kapur


En 1892, on apporte à l'administrateur néerlandais Van Der Meulen une pierre gravée dans les caractères pallava du Sud de l'Inde et en langue malaise ancienne, trouvée à Kota Kapur sur l'île de Bangka qui fait face à Palembang. Ce texte fera l'objet de traductions et de commentaires de la part de H. Kern (1913), de Gabriel Ferrand (1930), de George Coedès (1930) et plus tard d'Otto Dahl, un spécialiste de Madagascar. Il est daté de 686 de notre ère. Ces scientifiques étaient de grands épigraphistes, linguistes et historiens. Avec les pierres de Kedukan Bukit et de Talang Tuo, celle de Kota Kapur témoigne de l'existence du grand royaume indianisé (ou hindouisé) de Srivijaya dont la capitale se trouve à Palembang, alors sur le rivage qui depuis se trouve une centaine de kilomètres en aval. Otto Dahl fera le lien entre le malais ancien de la pierre gravée de Kota Kapur, la langue ma'anyan et la langue malgache. On peut penser que les personnes, des Bajau ou Orang Laut, qui sont à l'origine de la langue malgache (pour l'essentiel) sont parties en bateau du royaume de Srivijaya.


Voici la traduction améliorée du texte publié sur http://melayuonline.com/fr/  :


 « Un dignitaire audacieux du royaume de Srivijaya, Kandra Kayet alla dans le champ de bataille. Il se battit contre Tandrun Luah et réussit de le tuer. Tandrun Luah mourut dans la bataille. Que devint-il, l‘assassin ? Il périt. Retenez bien cette victoire !

Vous, les dieux qui se réunissent et gardent le royaume de Srivijaya ! Et toi Tandrun Luah, et les gardiens mentionnés dans l‘introduction de décret ! Si un jour, dans le territoire entier du royaume, il y avait un traître ou quiconque à qui j‘ai confié le pouvoir sur les régions coopère avec le traître, se déclare comme le traître, ou inversement renonce à se soumettre et à me rendre service et me trahit, il/elle éprouvera les sanctions de ce décret. Au nom de Srivijaya, il/elle sera confronté aux troupes du royaume. Sa famille sera exterminée ! Et quiconque essayera de me faire mal et me jeter des sorts sera mis en échec. Quiconque essayera de casser cette statue recevra des sanctions. Ceux qui ne m‘obéissent pas, ne me sont pas fidèles après avoir reçu ma confiance, ces imprécations les tueront.

Mais en revanche, ceux qui me rendent service, je souhaite qu‘ils soient récompensé et leurs familles soient en paix et délivrées de tous les malheurs, aillent bien et pour mes dignitaires qui me soutiennent, je souhaite qu‘ils aient de la chance. »

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Références :

Coedès, G., 1948. Les Etats hindouisés de l'Asie du Sud-Est.  Paris, E. de Boccard.

Dahl, O.Ch., 1991. Migration from Kalimantan to Madagascar. NUP, 144 p.







Kota Kapur sur Google earth





dimanche 13 décembre 2015

Aux origines de la langue malgache : 1. chez les Ma'anyan de Bornéo

Les Ma'anyan forment une petite communauté (environ 70 000 personnes) vivant au SE de Bornéo dans la région forestière et équatoriale du Kalimantan Selatan. Ils appartiennent au groupe des Dayak, des Malais non ou peu islamisés parlant leur langue d'origine. Or celle-ci est très proche de la langue malgache et de ses déclinaisons régionales, Grand Sud de Madagascar inclus. Par ailleurs, elle est également proche de ceux qui ont été appelés nomades de la mer, les Bajau. Les Ma'anyan ont, semble-t-il, choisi de quitter la côte et Banjarmasin, il y a quelques siècles, pour habiter plus à l'intérieur des terres. A l'origine, il est vraisemblable que cette communauté ait été apparentée au groupe Bajau dont certains membres auraient navigué jusqu'à Madagascar. 

 Lire : Dahl, O.Ch., 1991. Migration from Kalimantan to Madagascar. NUP, 144 p.
 
La suite à :  Aux origines de la langue malgache : 2. l'inscription de Kota Kapur

Source : SIL International

Village sur un méandre recoupé
Les plantations de palmier à huile, une activité importante


La mine de charbon de Warukin


Un village et ses "longues maisons" sur pilotis

Banjarmasin d'où viendraient les Ma'akan