La « Petite encyclopédie du Grand Sud de Madagascar » publiée par les Presses universitaires de Bordeaux (PUB) et LGPA-Editions est en librairie depuis une semaine. Y avaient eu déjà accès depuis le mois de juillet ceux qui l'avaient commandée en souscription. C'est un ouvrage de 230 pages en couleur, au format A4, bien illustré (environ 130 figures réalisées par l'auteur et de nombreuses photos. Il est vendu en librairie 25 € en version papier (17 € en PDF). La finalité de cette encyclopédie à classement alphabétique est de donner les pistes qui permettront aux différents types de lecteurs (notamment étudiants, touristes, opérateurs économiques ou simples curieux) de s'initier à la connaissance de cette grande région (140 000 km², plus de trois millions d'habitants en 2014). Une grosse bibliographie permet à ceux qui le souhaitent d'aller plus loin. La préface est de René Battistini. Francis Veriza, doctorant à Bordeaux-Montaigne et enseignant à l'« Université de Toliara » a contribué à la rédaction de l'ouvrage sur le thème de l'étymologie des toponymes.
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lundi 19 septembre 2016
samedi 12 mars 2016
La remarquable progradation de la flèche littorale de Songeritelo de 1989 à 2013
Article du 9 mars complété le 12
Grâce au module "images d'archives" de Google earth, on peut facilement se rendre compte de la vitesse de progradation d'une flèche littorale. Il suffit de comparer l'image 25 avril 2004 à celle du 11 octobre 2013. En neuf ans la progression moyenne des sédiments a été d'environ 500 mètres, soit un peu plus d'une cinquantaine de mètres par an. Signalons que cette avancée se fait aux dépens du platier corallien du lagon de Ranobe.
On peut également essayer de comparer avec la photo oblique vue d'avion que j'ai faite en 1989 (s'appuyer sur la route et les champs permanents). Là, la progression de la flèche est supérieure à mille mètres de 1989 à 2004, ce qui semble indiquer une constance certaine dans la dynamique.
Grâce au module "images d'archives" de Google earth, on peut facilement se rendre compte de la vitesse de progradation d'une flèche littorale. Il suffit de comparer l'image 25 avril 2004 à celle du 11 octobre 2013. En neuf ans la progression moyenne des sédiments a été d'environ 500 mètres, soit un peu plus d'une cinquantaine de mètres par an. Signalons que cette avancée se fait aux dépens du platier corallien du lagon de Ranobe.
On peut également essayer de comparer avec la photo oblique vue d'avion que j'ai faite en 1989 (s'appuyer sur la route et les champs permanents). Là, la progression de la flèche est supérieure à mille mètres de 1989 à 2004, ce qui semble indiquer une constance certaine dans la dynamique.
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JML 1989 oblique |
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2004 -2013 (en tireté rouge) |
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2012 |
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2013 |
lundi 15 décembre 2014
Grande Ile ou archipel ? Quelques petites îles du Sud-Ouest
Madagascar, la Grande Ile, est au centre d'un archipel. On pense bien entendu à Nosy Be et à Sainte-Marie, oubliant les nombreuses autres îles (nosy en malgache) plus petites. La plupart sont habitées par des pêcheurs quand on peut résoudre le problème de l'approvisionnement en eau douce et lorsque des faly (interdits) n'empêchent pas certains actes vitaux (manger par exemple). Parmi elles, il y a des cayes (dépôts coralliens sur un récif), mais d'autres sont constituées de corail soulevé. Du sud vers le nord, Google earth nous permet d'observer minutieusement ces îles qui ne sont pas à vendre.
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Nosy Manitse, une île parfumée... et cultivée |
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Nosy Satrana, une morceau très sec de la Grande Ile, où poussent les palmiers |
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Face à Anakao, Nosy Ve, un comptoir français avant la colonisation |
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Nosy Hao, l'île aux poux ou Murder's Island, une annexe d'Andavadoaka ? |
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Nosy Ratafanika, aux nombreux pêcheurs |
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Proche de Morombe, Nosy Lava (île longue) |
vendredi 12 décembre 2014
Paysages « appalachiens » du Sud malgache
Les paysages les plus continentaux du Sud de Madagascar sont rythmés par les barres et dépressions parallèles qui caractérisent les reliefs dits appalachiens. Cela ne concerne que les parties métamorphisées du socle en structure plissée. L'existence de binômes de résistance est cruciale. Un ancien aplanissement a été suivi par la mise en relief par l'érosion des roches dures organisées en barres. Les dépressions creusées dans les roches tendres correspondent aux secteurs cultivés ou exploités par les agro-pasteurs tandroy, bara et mahafaly.
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Croquis, bloc 3D : relief appalachien |
Un accès aisé à l'imagerie satellitaire grâce à Google earth permet de découvrir ces paysages construits dans un contexte semi-aride à qui les différentes Cultures locales donnent une forte identité. Impossible de confondre avec les Appalaches ou le massif Armoricain ! Chaque village vit à l'écart du monde en multiples enclos protégés par des haies d'oponces et d'agaves.
Vus du ciel, apparaissent de magnifiques plissements arasés issus de synclinaux, dont le coeur s'érige parfois en inselbergs.
mercredi 3 décembre 2014
Le saphir d'Ilakaka via Google earth
L'imagerie satellitaire permet de suivre facilement une partie des dynamiques environnementales et sociales du Monde ... à condition d'avoir des images récentes susceptibles d'être comparées à des images plus anciennes (diachronie). C'est ce qu'offre Google earth pour d'immenses espaces de Madagascar. Une chance incroyable pour celui qui s'intéresse au saphir d'Ilakaka.
Le repérage des zones d'exploitation artisanale repose sur l'identification d'espaces criblés de petits cratères (puits entourés de rejets de terre). Nous n'avons pas pris en compte des terrains qui semblent décapés au bulldozer et qui correspondent à une exploitation moderne.
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Un espace criblé de petits puits (Taheza, 2012) |
Pour le voyageur de passage, ce dernier donne l'impression d'être l'objet d'une exploitation limitée à la nationale 7. En fait, les images permettent de voir qu'il existe quatre grands secteurs d'exploitation correspondant à des cours d'eau :
- l'Ilakaka ;
- la Maninday (bassin du Fiherenana) ;
- la Haute-Malio (bassin du Mangoky) et l'Andranobilahy (bassin de l'Onilahy) ;
- la Haute-Taheza (bassin de l'Onilahy).
Ce dernier secteur s'étire sur un quarantaine de kilomètres de long et parfois quelques kilomètres de large. De 1997, début de la ruée vers le saphir à 2009, les espaces d'exploitation gagnent rapidement du terrain. Depuis 2009, on note un ralentissement mais la dynamique est en route (exemples 1, 2 et 3). Les conséquences sur l'environnement sont désastreuses : l'érosion, déjà intense dans ce Moyen-Ouest pastoral, s'est accrue, multipliant ravines et dépôts boueux.
Exemple 1 (2002-2013)
Exemple 3 (2009-2012)
lundi 14 juillet 2014
Les barkhanes littorales de la Batterie à Tuléar
Les barkhanes sont des dunes en forme de croissant dont les deux pointes se dirigent dans le sens du vent. Le versant sous-le-vent est abrupt et très mou. Le versant
au-vent est nettement moins mou et en pente douce. Les
barkhanes ont besoin d'une surface indurée pour se mettre en place et se
déplacer. Les tannes et pseudo-tannes des marais tropicaux
à mangrove leur fournissent un excellent plancher. C'est le cas ici à
Tuléar dans le Sud-Ouest de Madagascar. Les barkhanes y font cinq à huit mètres de haut en moyenne.
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Barkhanes : croquis |
Au sommet de la barkhane |
mercredi 9 juillet 2014
L'érosion à Madagascar en images sur Google earth
L'érosion, un fléau ? Sans aucun doute. Mais même dans la pire catastrophe, il existe un aspect esthétique qui n'échappe pas à certains, notamment les enfants. Ici, vous trouverez quelques belles images de l'érosion à Madagascar, choisies sur Google earth.
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La terre lacérée par le passage des charrettes sur un versant |
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Hautes-terres : un ensemble de lavaka actifs : turbidité rouge du cours d'eau |
lundi 30 juin 2014
La structure circulaire de l’Antatika-Ambereny : un Ngorongoro malgache ?
17°27'S, 44°35'E
Du ciel, on peut observer à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Tamboharano (Melaky) un cercle presque parfait de 14 km de diamètre. Ce cercle correspond à une crête formée de grès quartzites, de roches cornéennes (c'est à dire liées au métamorphisme de contact) et de gabbro à grain fin. Elle domine de quelques dizaines de mètres un plateau central en cirque dont l'altitude moyenne avoisine 350 m. Le point le plus haut se situe presque au centre ; c'est l'Ambereny un petit massif de micro-granite qui culmine à 536 mètres. Contrairement à une idée répandue, il ne s'agit pas d'un astroblème résultant de l'impact ancien d'un fragment d'astéroïde sur la Grande Ile. Il ne s'agit pas non plus d'une caldeira comme celle du Ngorongoro en Tanzanie, même si il y a une parenté de formes. Il s'agit d'un laccolite, une montée brutale de magma déformant les couches sédimentaires susjacentes et latérales, tout en les métamorphisant (métamorphisme de contact). Les roches qui dominent sont des gabbros. C'est l'érosion qui a dégagé la crête circulaire de l'Antatika, elle-même entaillée par des cours d'eau à l'ouest et au Nord-Ouest.
Ce phénomène naturel exceptionnel, qui a été mis en lumière en 1925 par Louis Barrabé, n'est pas encore classé. Il le mérite pourtant. La région, peu peuplée, est difficilement accessible, mises à part quelques pistes à charrettes.
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L'ensemble vu sur Google earth |
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Barrabé, Louis, 1925.- Sur la nature d’un massif éruptif : "l’Antatika-Ambereny", de l’ouest de Madagascar. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, tome 180 : 841-843.
samedi 28 juin 2014
mardi 27 mai 2014
Les tsingy, des forêts de pierre à Madagascar
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L'Antsingy du Bemaraha traversé par le fleuve Manombolo - imagerie Google earth |
Il existe à Madagascar
des formes particulièrement spectaculaires de pinacles en forme de lames aiguës pouvant atteindre de 10 à 60
mètres de hauteur : ce sont les tsingy, terme passé dans le vocabulaire international de la géomorphologie. Ils se développent dans des calcaires
massifs épais de plusieurs mètres. Il semble s'agir de crypto-formes. Elles peuvent s'organiser en ensembles de plusieurs kilomètres carrés comme c'est le cas dans l'Antsingy du Bemaraha, celui de Namoroka ou celui de l'Ankarana. Les trois sont classés en aires protégées.
Le
causse de Bemaraha (traduction : "très rugueux") qui s'étend sur environ 250 km du Nord au Sud, présente un immense secteur de tsingy et de forêt. On trouve les tsingy sur la bordure occidentale du causse ce qui
implique de faibles dénivelées (60 mètres maximum). Les secteurs les plus
spectaculaires se situent dans la partie méridionale : des arbres
gigantesques partis du fond des couloirs ou accrochés au flanc des tsingy s'épanouissent au-dessus des
rochers. Ceux-ci sont eux-mêmes colonisés par la forêt dense sèche.
Les tsingy s'organisent en massifs linéaires de largeur variable, séparés par des kitsy (couloirs étroits) et des tatatra (couloirs larges) de largeur également
variable (de quelques décimètres à quelques dizaines de mètres) de différents
types : à fond rocheux ou obstrués par des éboulis (rakorako) ou de gros
blocs, peu ou non végétalisés ; à fond humifère ou argileux le plus souvent
couvert de végétation (baihibohonala). Le fond des kitsy est souvent encombré de gros blocs rocheux et ils sont
souvent obturés à leurs deux extrémités par des murailles calcaires, comme dans
le cas du réseau Ming.
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Tsingy dans le Bemaraha |
Cependant les pans de roche sont percés de gigantesques
porches étagés correspondant à d'anciennes galeries. Celles-ci ont été utilisées
par l'homme à diverses époques. J.C. Dobrilla a confirmé la présence de
peintures murales, notamment de mains en négatif. Il a découvert de nouveaux
sites de sépultures beaucoup plus importants et mieux conservés que ceux des
gorges du Manombolo. Dans la plupart des grottes dotées de points d'eau, on
note un amoncellement de tessons de poteries, voire de porcelaine chinoise, et
parfois des traces d'habitat. Il y a lieu de penser que s'y est
retranchée une population vazimba autochtone avant même l'arrivée des Sakalava. La
conquête française qui y fût tardive (1906) poussa de nombreuses familles
réfractaires à l'impôt à se réfugier dans quelques unes des innombrables grottes. Aujourd'hui
encore, l'Antsingy est le refuge de dahalo voleurs de zébus.
Les flancs des tsingy sont striés de cannelures et cariés
d'alvéoles. Quelques Pachypodium et Lomatophyllum
s'y accrochent parfois, ainsi que des Ficus.
La
pénombre, la fraîcheur et l'humidité qui prévalent au fond de ces couloirs explique la présence
occasionnelle d'une forêt subhumide comportant notamment plusieurs espèces de Pandanus et des fougères. Les lianes
sont nombreuses, de même que les arbres établis sur les flancs rocheux capables
de lancer leurs racines plusieurs mètres en contrebas vers le fond des
couloirs.
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L'Antsingy du Bemaraha vu sur Google earth |
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