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lundi 19 septembre 2016

La « Petite encyclopédie du Grand Sud de Madagascar » en librairie

La « Petite encyclopédie du Grand Sud de Madagascar » publiée par les Presses universitaires de Bordeaux (PUB) et LGPA-Editions est en librairie depuis une semaine. Y avaient eu déjà accès depuis le mois de juillet ceux qui l'avaient commandée en souscription. C'est un ouvrage de 230 pages en couleur, au format A4, bien illustré (environ 130 figures réalisées par l'auteur et de nombreuses photos. Il est vendu en librairie 25 € en version papier (17 € en PDF). La finalité de cette encyclopédie à classement alphabétique est de donner les pistes qui permettront aux différents types de lecteurs (notamment étudiants, touristes, opérateurs économiques ou simples curieux) de s'initier à la connaissance de cette grande région (140 000 km², plus de trois millions d'habitants en 2014). Une grosse bibliographie permet à ceux qui le souhaitent d'aller plus loin. La préface est de René Battistini. Francis Veriza, doctorant à Bordeaux-Montaigne et enseignant à l'« Université de Toliara » a contribué à la rédaction de l'ouvrage sur le thème de l'étymologie des toponymes.





 

samedi 12 mars 2016

La remarquable progradation de la flèche littorale de Songeritelo de 1989 à 2013

 Article du 9 mars complété le 12
Grâce au module "images d'archives" de Google earth, on peut facilement se rendre compte de la vitesse de progradation d'une flèche littorale. Il suffit de comparer l'image 25 avril 2004 à celle du 11 octobre 2013. En neuf ans la progression moyenne des sédiments a été d'environ 500 mètres, soit un peu plus d'une cinquantaine de mètres par an. Signalons que cette avancée se fait aux dépens du platier corallien du lagon de Ranobe. 
On peut également essayer de comparer avec la photo oblique vue d'avion que j'ai faite en 1989 (s'appuyer sur la route et les champs permanents). Là, la progression de la flèche est supérieure à mille mètres de 1989 à 2004, ce qui semble indiquer une constance certaine dans la dynamique. 

JML 1989 oblique
2004 -2013 (en tireté rouge)
2012
2013

lundi 15 décembre 2014

Grande Ile ou archipel ? Quelques petites îles du Sud-Ouest

Madagascar, la Grande Ile, est au centre d'un archipel. On pense bien entendu à Nosy Be et à Sainte-Marie, oubliant les nombreuses autres îles (nosy en malgache) plus petites. La plupart sont habitées par des pêcheurs quand on peut résoudre le problème de l'approvisionnement en eau douce et lorsque des faly (interdits) n'empêchent pas certains actes vitaux (manger par exemple). Parmi elles, il y a des cayes (dépôts coralliens sur un récif), mais d'autres sont constituées de corail soulevé. Du sud vers le nord, Google earth nous permet d'observer minutieusement ces îles qui ne sont pas à vendre.

Nosy Manitse, une île parfumée... et cultivée
          
Nosy Satrana, une morceau très sec de la Grande Ile, où poussent les palmiers                               
Face à Anakao, Nosy Ve, un comptoir français avant la colonisation
Nosy Hao, l'île aux poux ou Murder's Island, une annexe d'Andavadoaka ? 

Nosy Ratafanika, aux nombreux pêcheurs
Proche de Morombe, Nosy Lava (île longue)









vendredi 12 décembre 2014

Paysages « appalachiens » du Sud malgache

Les paysages les plus continentaux du Sud de Madagascar sont rythmés par les barres et dépressions parallèles qui caractérisent les reliefs dits appalachiens. Cela ne concerne que les parties métamorphisées du socle en structure plissée. L'existence de binômes de résistance est cruciale. Un ancien aplanissement a été suivi par la mise en relief par l'érosion des roches dures organisées en barres. Les dépressions creusées dans les roches tendres correspondent aux secteurs cultivés ou exploités par les agro-pasteurs tandroy, bara et mahafaly.

Croquis, bloc 3D : relief appalachien

Un accès aisé à l'imagerie satellitaire grâce à Google earth permet de découvrir ces paysages construits dans un contexte semi-aride à qui les différentes Cultures locales donnent une forte identité. Impossible de confondre avec les Appalaches ou le massif Armoricain ! Chaque village vit à l'écart du monde en multiples enclos protégés par des haies d'oponces et d'agaves.





Vus du ciel, apparaissent de magnifiques plissements arasés issus de synclinaux, dont le coeur s'érige parfois en inselbergs.






mercredi 3 décembre 2014

Le saphir d'Ilakaka via Google earth

L'imagerie satellitaire permet de suivre facilement une partie des dynamiques environnementales et sociales du Monde ... à condition d'avoir des images récentes susceptibles d'être comparées à des images plus anciennes (diachronie). C'est ce qu'offre Google earth pour d'immenses espaces de Madagascar. Une chance incroyable pour celui qui s'intéresse au saphir d'Ilakaka. 
Le repérage des zones d'exploitation artisanale repose sur l'identification d'espaces criblés de petits cratères (puits entourés de rejets de terre). Nous n'avons pas pris en compte des terrains qui semblent décapés au bulldozer et qui correspondent à une exploitation moderne. 
Un espace criblé de petits puits (Taheza, 2012)
Pour le voyageur de passage, ce dernier donne l'impression d'être l'objet d'une exploitation limitée à la nationale 7. En fait, les images permettent de voir qu'il existe quatre grands secteurs d'exploitation correspondant à des cours d'eau :
- l'Ilakaka ;
- la Maninday (bassin du Fiherenana) ;
- la Haute-Malio (bassin du Mangoky) et l'Andranobilahy (bassin de l'Onilahy) ;
- la Haute-Taheza (bassin de l'Onilahy).
Ce dernier secteur s'étire sur un quarantaine de kilomètres de long et parfois quelques kilomètres de large. De 1997, début de la ruée vers le saphir à 2009, les espaces d'exploitation gagnent rapidement du terrain. Depuis 2009, on note un ralentissement mais la dynamique est en route (exemples 1, 2 et 3). Les conséquences sur l'environnement sont désastreuses : l'érosion, déjà intense dans ce Moyen-Ouest pastoral, s'est accrue, multipliant ravines et dépôts boueux. 

Les secteurs d'exploitation








 Exemple 1 (2002-2013)


Exemple 2 (2009-2012)

                                                                                 Exemple 3 (2009-2012)




lundi 14 juillet 2014

Les barkhanes littorales de la Batterie à Tuléar

Les barkhanes sont des dunes en forme de croissant dont les deux pointes se dirigent dans le sens du vent. Le versant sous-le-vent est abrupt et très mou. Le versant au-vent est nettement moins mou et en pente douce. Les barkhanes ont besoin d'une surface indurée pour se mettre en place et se déplacer. Les tannes et pseudo-tannes des marais tropicaux à mangrove leur fournissent un excellent plancher. C'est le cas ici à Tuléar dans le Sud-Ouest de Madagascar. Les barkhanes y font cinq à huit mètres de haut en moyenne. 
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Barkhanes : croquis
Barkhanes à la Batterie : Google earth 2006
Barkanes à la Batterie : vue aérienne 1989
Au sommet de la barkhane
Profil d'une barkhane








mercredi 9 juillet 2014

L'érosion à Madagascar en images sur Google earth


L'érosion, un fléau ? Sans aucun doute. Mais même dans la pire catastrophe, il existe un aspect esthétique qui n'échappe pas à certains, notamment les enfants. Ici, vous trouverez quelques belles images de l'érosion à Madagascar, choisies sur Google earth.

La terre lacérée par le passage des charrettes sur un versant

Hautes-terres : un ensemble de lavaka actifs : turbidité rouge du cours d'eau
Lavaka anciens  fossilisés par la végétation ligneuse
Bombetoka : formation d'un banc de vase colonisé par la mangrove
Barkhanes dans le delta de la Linta

lundi 30 juin 2014

La structure circulaire de l’Antatika-Ambereny : un Ngorongoro malgache ?

17°27'S, 44°35'E
Du ciel, on peut observer à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Tamboharano (Melaky) un cercle presque parfait de 14 km de diamètre. Ce cercle correspond à une crête formée de grès quartzites, de roches cornéennes (c'est à dire liées au métamorphisme de contact) et de gabbro à grain fin. Elle domine de quelques dizaines de mètres un plateau central en cirque dont l'altitude moyenne avoisine 350 m. Le point le plus haut se situe presque au centre ; c'est l'Ambereny un petit massif de micro-granite qui culmine à 536 mètres. Contrairement à une idée répandue, il ne s'agit pas d'un astroblème résultant de l'impact ancien d'un fragment d'astéroïde sur la Grande Ile. Il ne s'agit pas non plus d'une caldeira comme celle du Ngorongoro en Tanzanie, même si il y a une parenté de formes. Il s'agit d'un laccolite, une montée brutale de magma déformant les couches sédimentaires susjacentes et latérales, tout en les métamorphisant  (métamorphisme de contact). Les roches qui dominent sont des gabbros. C'est l'érosion qui a dégagé la crête circulaire de l'Antatika, elle-même entaillée par des cours d'eau à l'ouest et au Nord-Ouest.
Ce phénomène naturel exceptionnel, qui a été mis en lumière en 1925 par Louis Barrabé, n'est pas encore classé. Il le mérite pourtant. La région, peu peuplée, est difficilement accessible, mises à part quelques pistes à charrettes.

L'ensemble vu sur Google earth
La crête de l'Antatika vue sur Google earth
Lavakas dans le cirque vus sur Google earth
Référence :
Barrabé, Louis, 1925.- Sur la nature d’un massif éruptif : "l’Antatika-Ambereny", de l’ouest de Madagascar. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, tome 180 : 841-843.

samedi 28 juin 2014

Sur le Manambolo, un curieux méandre recoupé


Google earth permet d'observer des phénomènes exceptionnels. En aval d'Ankavandra, dans le Bongo Lava, on peut voir ce magnifique méandre encaissé et recoupé (ox bow en anglais) au contact du socle et des grès de l'Isalo. Isolé du fleuve par une épaisse levée alluviale, il s'est transformé en lac.

mardi 27 mai 2014

Les tsingy, des forêts de pierre à Madagascar



L'Antsingy du Bemaraha traversé par le fleuve Manombolo - imagerie Google earth
Il existe à Madagascar des formes particulièrement spectaculaires de pinacles en forme de lames aiguës pouvant atteindre de 10 à 60 mètres de hauteur : ce sont les tsingy, terme passé dans le vocabulaire international de la géomorphologie. Ils se développent dans des calcaires massifs épais de plusieurs mètres. Il semble s'agir de crypto-formes. Elles peuvent s'organiser en ensembles de plusieurs kilomètres carrés comme c'est le cas dans l'Antsingy du Bemaraha, celui de Namoroka ou celui de l'Ankarana.  Les trois sont classés en aires protégées. 


 
L'Antsingy de Namoroka, le plus isolé et le moins bien connu

Le causse de Bemaraha (traduction : "très rugueux") qui s'étend sur environ 250 km du Nord au Sud, présente  un immense secteur de tsingy et de forêt. On trouve les tsingy  sur la bordure occidentale du causse ce qui implique de faibles dénivelées (60 mètres maximum). Les secteurs les plus spectaculaires se situent dans la partie méridionale : des arbres gigantesques partis du fond des couloirs ou accrochés au flanc des tsingy s'épanouissent au-dessus des rochers. Ceux-ci sont eux-mêmes colonisés par la forêt dense sèche. Les tsingy s'organisent en massifs linéaires de largeur variable, séparés par des kitsy  (couloirs étroits) et des tatatra  (couloirs larges) de largeur également variable (de quelques décimètres à quelques dizaines de mètres) de différents types : à fond rocheux ou obstrués par des éboulis (rakorako) ou de gros blocs, peu ou non végétalisés ; à fond humifère ou argileux le plus souvent couvert de végétation (baihibohonala). Le fond des kitsy est souvent encombré de gros blocs rocheux et ils sont souvent obturés à leurs deux extrémités par des murailles calcaires, comme dans le cas du réseau Ming.
Tsingy dans le Bemaraha
L'Antsingy de Namoroka - imagerie Google earth
Cependant les pans de roche sont percés de gigantesques porches étagés correspondant à d'anciennes galeries. Celles-ci ont été utilisées par l'homme à diverses époques. J.C. Dobrilla a confirmé la présence de peintures murales, notamment de mains en négatif. Il a découvert de nouveaux sites de sépultures beaucoup plus importants et mieux conservés que ceux des gorges du Manombolo. Dans la plupart des grottes dotées de points d'eau, on note un amoncellement de tessons de poteries, voire de porcelaine chinoise, et parfois des traces d'habitat. Il y a lieu de penser que s'y est retranchée une population vazimba autochtone avant même l'arrivée des Sakalava. La conquête française qui y fût  tardive (1906) poussa de nombreuses familles réfractaires à l'impôt à se réfugier dans quelques unes des innombrables grottes. Aujourd'hui encore, l'Antsingy est le refuge de dahalo voleurs de zébus. 
 
Les différentes formes


 




















Les flancs des tsingy sont striés de cannelures et cariés d'alvéoles. Quelques Pachypodium  et Lomatophyllum s'y accrochent parfois, ainsi que des Ficus. La pénombre, la fraîcheur et l'humidité qui prévalent au fond de ces couloirs explique la présence occasionnelle d'une forêt subhumide comportant notamment plusieurs espèces de Pandanus et des fougères. Les lianes sont nombreuses, de même que les arbres établis sur les flancs rocheux capables de lancer leurs racines plusieurs mètres en contrebas vers le fond des couloirs. 

L'Antsingy du Bemaraha vu sur Google earth