samedi 16 mai 2015

BIG MJ, le chanteur malgache qui monte



Il n’est pas originaire du Sud comme Teta, mais du Nord de la Grande Ile comme Wawa : il est né en effet à Antalaha sur les rives de l’océan Indien en 1987 et y a fait ses études jusqu'au bac. MJ : on pense aussitôt à une référence à Michael Jackson mais il aurait expliqué que ces initiales mettraient plutôt en avant sa couleur de peau.  Son sens du rythme, de la mélodie, sa bonne utilisation des sonorités de la langue malgache à laquelle il ajoute avec bonheur quelques mots de français, ses capacités de danseur,  son charisme et son endurance en font un véritable surdoué de la musique populaire, le chanteur qui monte à Madagascar à tel point qu'on peut se demander s'il n'est pas aujourd'hui le meilleur chanteur malgache de variétés en activité. Dans ce pays pauvre qui n’aime pas se figer dans la morosité, il a l’avantage de ne pas se prendre au sérieux et de donner à danser et à s’amuser. Depuis qu’il est entré dans ce métier, les progrès de cet autodidacte prolifique sont stupéfiants. Où s’arrêtera-t-il ? 
On aura trop vite fait de le classer dans un genre musical car en fait ce vrai pro de la danse maîtrise de nombreux rythmes : salegy, maloya, zouk, hip hop, rap, raegae, etc. On est loin des chanteurs malgaches des années 70 et 80 et même de certains artistes actuels comme D’Gary ou Théo Rakotovao bien ancrés dans leur territoire et fortement impliqués dans la vie sociale. Beaucoup regretteront  les apparences frimeuses et superficielles de Big MJ mais le chanteur, toujours enjoué, semble souhaiter croquer la vie à pleines dents et rompre de temps en temps avec une insularité pesante. Ses excellentes mélodies font le reste. Le risque serait pour lui de tomber dans la facilité et l'auto-caricature. Dans la vidéo de son dernier succès « Aza atao forcé » filmé à Toamasina/Tamatave, miracle, le côté amateur de son entourage ajouté à ses qualités personnelles sauvent la mise.

Hero (2015)

 

Halako (2015) Big MJ feat. Fenoamby



One Love (2010)
Clip médiocre mais très belle mélodie


Mankafy (2012)
Tu me manques (2013)
à Bordeaux...

Ataoko akory (2013)
avec Black Nadia, un énorme succès
Ataoko akory izy loso loso nandao e!
Ataoko akory
Ameza solution zah Black e!
Ataoko akory


Anao fo
 Jeu, danse et tradition


No limit (2014)

Ah chouchou eh, no limit fitiavako anao-ô

Tsy vôly zah mankafy jusqu’à l’infini

Chériko ô, anao tiako ô

Illimité, no limit eh !

 Cent pour cent

Benja Kely
Un morceau plus en phase avec les problèmes actuels de la société malgache


L'association Aïna fête son dixième anniversaire

De nombreuses ONG étrangères interviennent à Madagascar, dans divers domaines, notamment ceux de l'éducation, de la santé et de l'environnement. Certaines paraissent malheureusement davantage au service de leurs fondateurs qu'à celui du pays. Mais il en est d'autres qui font un travail remarquable d'efficacité. Nous avions déjà parlé de Bel Avenir / Eau de Coco, association espagnole avec une importante antenne en France, qui réalise avec persévérence de très belles choses en faveur de l'enfance de Tuléar. Cette fois nous mettrons en avant une association réunionnaise. 
C'est en 2005 qu'a été créée l'association Aïna Enfance & Avenir. Depuis un centre de soins pédiatrique a été édifié qui accueille 50 enfants depuis 2011, ainsi que des crèches solidaires. Aïna  s'est focalisée sur les Hautes Terres de Madagascar : villages de Malaza et de Laniera à la périphérie de la capitale, quartier d'Isotry à Antananarivo. Un autre projet est en cours à Ambositra. Le partenariat avec les institutions du pays semble excellent. Outre des bénévoles venus de la Réunion et de de France métropolitaine, l'association rémunère du personnel malgache local. On trouvera des informations sur la brochure numérique rédigée par l'association à l'occasion de ce dixième anniversaire.

Le quartier pauvre d'Isotry (Google earth)
Le village de Malaza (Google earth)