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lundi 15 janvier 2018

La noix de cajou (mahabibo) à Madagascar

 La noix de cajou est produite par l'anacardier, un arbre originaire d'Amérique tropicale, notamment du Nordeste brésilien. Les premiers anacardiers de Madagascar auraient été plantés au XVIIe siècle, selon Perrier de la Bathie. On recense à l'indépendance environ 10 000 ha de peuplements spontanés dans une région allant de Maintirano à Ambilobe, c'est à dire tout le NO de la Grande Ile, dont le climat tropical à saison sèche marquée est propice à l'anacardier. La SOMAHABIBO puis la FAMAMA assurent le traitement des noix, importantes dans l'économie rurale locale. Ces dernières décennies des  plantations ont été établies, notamment les Vergers d'Anacardiers de Masiloko (VERAMA) dans l'Analalava. 

Biblio
 LEFEBVRE A., 1969. L'anacardier, une richesse de Madagascar, Fruits, 24, 1: 43-61. 

Image satellitaire GE : Plantation sur la presqu'île de Narinda
Image satellitaire GE : Plantation sur la presqu'île de Narinda à Marovoha
Image satellitaire GE : peuplements d'Ambato (Ambanja)

mercredi 22 février 2017

Carte de la déforestation à Madagascar de 1990 à 2010




Les taux de déforestation à Madagascar de 1990 à 2010 sont en moyenne de 13,4% si l'on en croit les statistiques du MEFT, USAID, CI, 2009 ; ONE, 2013 (1). Ce chiffre couvre de profondes disparités : dans l'Itasy 94,3 % des boisements, pourtant très réduits, en 1990 ont disparu ; par contre dans le Bongolava, le taux descend à 2,9 %. Ce sont ces disparités que fait apparaître la carte. Il est intéressant de comparer cette carte avec la page précédente qui montre la part qu'occupent les forêts dans l'espace de chaque région. En dépit de l'exploitation illégale de bois de rose, l'Analanjirofo est privilégié. Dans les années 80, on nous prédisait la disparition de toutes les forêts autres que cultivées à la surface du globe dans un laps de temps réduit. Il n'en est rien mais le sursis reste bien faible.

(1) MEFT, USAID & CI, 2009. Evolution de la couverture de forêts naturelles à Madagascar. 1990 - 2000 - 2005. Conservation internationale (CI), Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme (MEFT)
 ONE, 2013.  L’évolution de la couverture forestière naturelle à Madagascar, 2005-2010.


mercredi 15 février 2017

La part d'espace forestier par région à Madagascar, 1990 et 2010

La forêt du Boeny littoral

Sur les deux cartes, on voit la nette opposition entre les Hautes Terres et le pourtour de l'île. Il faut cependant bien prendre en compte que sous cette apparente uniformité, la réalité est celle de types de végétation aussi différents que peuvent l'être les forêts pluviales de l'Est et les boisements à succulentes du Sud-Ouest et du Sud. Bien que la déforestation soit générale à Madagascar de 1990 à 2010, la discrétisation faite à partir des données ONE (2013) réussit surtout à mettre en lumière le phénomène sur les Hautes Terres. Là, les taux particulièrement faibles tendent en effet à empirer. On s'aperçoit aussi que la déforestation est assez clairement visible sur la côte Est. Pour améliorer la lisibilité, on peut comme l'ONE se servir des images satellitaires pour comparer. Une autre méthode consiste à utiliser les taux de déforestation annuels.  C'est ce que nous ferons prochainement.



lundi 19 septembre 2016

La « Petite encyclopédie du Grand Sud de Madagascar » en librairie

La « Petite encyclopédie du Grand Sud de Madagascar » publiée par les Presses universitaires de Bordeaux (PUB) et LGPA-Editions est en librairie depuis une semaine. Y avaient eu déjà accès depuis le mois de juillet ceux qui l'avaient commandée en souscription. C'est un ouvrage de 230 pages en couleur, au format A4, bien illustré (environ 130 figures réalisées par l'auteur et de nombreuses photos. Il est vendu en librairie 25 € en version papier (17 € en PDF). La finalité de cette encyclopédie à classement alphabétique est de donner les pistes qui permettront aux différents types de lecteurs (notamment étudiants, touristes, opérateurs économiques ou simples curieux) de s'initier à la connaissance de cette grande région (140 000 km², plus de trois millions d'habitants en 2014). Une grosse bibliographie permet à ceux qui le souhaitent d'aller plus loin. La préface est de René Battistini. Francis Veriza, doctorant à Bordeaux-Montaigne et enseignant à l'« Université de Toliara » a contribué à la rédaction de l'ouvrage sur le thème de l'étymologie des toponymes.





 

lundi 30 mai 2016

Jatropha mahafalensis et autres jatropha du Grand Sud

Dans le Grand Sud de Madagascar coexistent trois espèces de Jatropha (famille des Euphorbiaceae).  Jatropha curcas L., le "savoa" a été introduit d'Amérique tropicale subaride. Cette plante est promise à un grand développement car elle a la particularité de donner une huile de très grande qualité sans que l'on ait besoin d'avoir recours à l'irrigation pour la cultiver. Des plantations ont été mises en place à Ihosy. J. multifida L., l'arbre corail introduit d'Amérique tropicale également, est une plante ornementale des jardins. J. mahafalensis Jum. & H.Perr., un arbuste endémique du fourré xérophile qui attire l'attention des pharmaciens, est utilisé en pharmacopée et est par ailleurs parfois planté pour ses qualités ornementales et oléagineuses.
 
Références:
Heim, F., Garrigue, E. & Husson, M., 1919. Un nouvel oléagineux de Madagascar: ‘le Betratra’ Jatropha mahafalensis Jum. (Euphorb.). Bulletin de l’Agence Générale des Colonies, 12: 679–691.
Baraguey, C., Blond, A., Correia, I., Pousset, J.L., Bodo, B. & C. Auvin-Guette, C., 2001. Mahafacyclin A,  a natural cyclic heptapeptide with antimalarial activity isolated from the latex of Jatropha mahafalensis Journal of Chemical Society P1, (17), 2001, pp. 2098-2103.
  
Jatropha mahafalensis

Jatropha multifida

Jatropha curcas
 Les photos sont de l'auteur comme d'habitude.

samedi 28 mai 2016

Hildegardia erythrosiphon, le « boaloka »

Hildegardia erythrosiphon (Baill.) Koster. (famille des Malvaceae, sous-famille des Sterculiaceae), le « boaloka » est une espèce pachycaule des forêts denses sèches de l'Extrême-Nord et de l'Ouest malgache, accessoirement du Sud-Ouest. Pour certains auteurs, il serait introduit, pour d'autres non. On peut aujourd'hui considérer qu'il s'agit d'une espèce endémique de Madagascar avec au moins deux sous-espèces. On fait des cordes à partir de son écorce. 

Dans le parc botanique de Tsimbazaza

Ziziphus spina-christi, le « tsinefo »

Ziziphus spina-christi (L.) Desf. (Rhamaceae), le « tsinefo », est un petit arbre de savane, appelé jujubier et introduit d'Afrique, continent sur lequel il est abondant et probablement du Proche-Orient où il est également présent. A Madagascar, on le trouve plutôt au sud du Mangoky, alors que Z. mauritiana, le « mokonazy» se trouve plutôt au nord de Morondava. Les jujubes sont consommées, et pas seulement par les enfants. 

Les fleurs

Les feuilles et les fruits
 

dimanche 4 octobre 2015

L'arboretum des Malgaches à Mimizan

44°11'N, 01°17'W

 Cet arboretum a été créé au sud de la station balnéaire de Mimizan Plage (département des Landes) le long de la route de l'Espécier, dans les années 1960 par l'Office National des Forêts qui continue à le gérer. Madagascar venait d'obtenir son indépendance et il semble que ce soit en l'honneur de stagiaires malgaches autrefois formés par l'ONF que ce nom fut donné. On y observe de belles plantations de liquidambars. 



L'arboretum des Malgaches : image satellitaire

 

dimanche 26 octobre 2014

Alluaudia montagnacii à Itampolo

Voilà une des plantes les plus fantastiques de Madagascar, baobabs inclus. Le genre Alluaudia comme toutes les autres plantes de la famille des Didiereaceae sont endémiques du Sud-Ouest de la Grande Ile. Alluaudia montagnacii Rauh est micro-endémique de la région d'Itampolo. Son nom fait référence au botaniste français Montagnac. L'extrémité des tiges est curieusement ployée face au vent. Les photos ont été prises sur les sables rubéfiés de la Grande dune tatsimienne qui oblitèrent le causse mahafale. Ces individus sont très vieux sans que l'on sache leur âge. Leur croissance dans cette ambiance semi-désertique est très lente. La couleur rouge de l'image Google Earth correspond donc bien à la réalité. Il s'agit de champs vala entourés d'épineux introduits. Ce qui apparait en gris correspond au fourré xérophile à Didiereaceae. 
 


Image satellitaire via GE : la dune tatsimienne
 

Anémomorphose sur un vieux tamarinier de Tuléar

Le phénomène d'anémomorphose [du grec anémos (άνεμος) : le vent, morphos (μορφος) : la forme] consiste en une modification de la forme d'une plante sous l'effet du vent. Cela suppose que le vent souffle régulièrement dans une même direction pendant la plus grande partie de l'année. C'est le cas au bord du Canal de Mozambique, à Tuléar où souffle le tsiokatsimo en provenance du Sud. Sur les dunes littorales, se trouve cet extraordinaire tamarinier (Tamarindus indica, Fabaceae) sculpté par le vent. Le déséquilibre est tel que l'on redoute la chute de l'arbre ! 


mercredi 30 avril 2014

La sylve à Lichens des hautes terres malgaches



En altitude (1400 - 1900 m), sur le rebord oriental des hautes terres de Madagascar, à la forêt ombrophile submontagnarde de la façade orientale, dénommée forêt à Mousses, succède une formation sclérophylle, très dense mais d'une dizaine de mètres de hauteur seulement. La pénétration y est malaisée. Il n'y a qu'une strate d'arbres mais ils sont fortement imbriqués, parfois tordus et pourvus de branches allant jusqu'au sol. Une des principales caractéristiques de ces arbres est d'être couverts d'épiphytes : des Orchidées, des fougères, mais plus encore de mousses en guirlandes organisées en manchons (Papilliaria africana, Pilotrichella isleana) et des lichens (Usnea plicata, U. articulata, U. hirta) qui drapent les branches. 
Les bambous (Arundinaria, Nastus notamment N. capitatus, le "bambou-liane") y forment de petits peuplements à peu près purs. Lianes et fougères arborescentes se mêlent aux arbres. Au sol, les Bryophytes et les fougères sont abondantes. Les premières s'accumulent parfois en tourbières de sous-bois sur plusieurs décimètres : ce sont des Hypnacées sur les sites drainés, des sphaignes sur les sites gorgés d'eau. S'y développent des espèces normalement épiphytes, comme des Orchidées, des Fougères et Peperomia. On voit même des lichens (Cladonia pycnoclada, Peltigera, Parmelia) sur les surfaces les plus sèches. Certaines familles sont mieux représentées que d'autres. Les palmiers se sont raréfiés quoique localement comme sur le Marojejy, au nord de l'île, ils puissent être nombreux.
La sylve à Lichens est un milieu très fragile, particulièrement du fait de sa sensibilité au feu, pendant les périodes sèches. Elle était encore récemment  l'objet de coupes de la part des fabricants de laro, un savon traditionnel fait à partir de cendres. Elle peut laisser la place à des fourrés monogéniques de Philippia comme on peut l'observer dans la région de Mantasoa, à l'est de Tananarive.
 
Référence :
KOECHLIN J., GUILLAUMET J.L. & MORAT P., 1974.- Flore et végétation de Madagascar. Vaduz, Cramer, 687 p.
 
Nastus capitatus, le "bambou-liane"