mercredi 26 mars 2014

L'avenir de Tuléar vu par Lyautey (1902)

« Tandis que j'ai signalé «  le développement » de Farafangana, je parle ici de « l'avenir » de Tulear. C'est intentionnellement que j'emploie ces deux termes distincts. 
Tandis qu'en effet Farafangana est maintenant lancé, Tulear ne l'est pas encore. Mais il peut et doit l'être et cela avec une autre ampleur que tous les autres ports du Sud de Madagascar et même, je crois, que la plupart des ports de l'Ile.
Tulear, c'est l'Afrique du Sud.
Du reste, le schéma ci-après fait ressortir sa situation spéciale plus nettement que tous les rapports.
Des trois ports de l'Afrique du Sud dont Tulear est le plus rapproché, Beïra, Lorenço-Marquez, Durban, partent déjà trois voies ferrées de pénétration, l'une dans le Matebélé, la seconde dans le Transvaal, la troisième dans l'Etat d'Orange. Ce ne sont donc pas seulement des zones côtières, mais encore de vastes débouchés intérieurs que ces trois ports ouvrent à l'exportation de Tulear. En ce qui concerne la seconde et la troisième de ces lignes, il est inutile de développer l'importance du marché qu'elles ouvriront dès que la guerre sera terminée (1) et qu'il faudra reconstituer les ressources qu'elle aura détruites.

D'après la carte de l'Afrique publiée par la Société de Géographie de Paris, 1900.
Ce marché, c'est à Tulear qu'il appartient de le prendre. Malheureusement, jusqu'ici, les circonstances n'ont pas permis à ce port de répondre aux destinées qui pourraient s'ouvrir devant lui. 
Au point de vue naturel, il est éminemment favorisé. 
Il est le port le plus rapproché de la côte d'Afrique.

Il est, par les vallées de la Fiherenana et de l'Onilahy, le débouché de régions qui sont ou peuplées et fertiles (Bara-Imamono, Tanosy) ou riches en bétail (Mahafaly, Bara). S'ouvrant au Nord et au Sud par deux, passes à peu près également praticables, il est fermé, vers la haute mer, par une ceinture de récifs d'environ dix kilomètres de développement. Cette digue naturelle, arrêtant la houle du large sur toute la périphérie de la rade intérieure, forme un vaste port qui offre aux navires une excellente tenue et des eaux calmes et tranquilles. »

 (1) Ce rapport avait été établi avant la fin de la guerre de l'Afrique du Sud. 


Extrait de : Lyautey (Colonel), 1905.- Dans le Sud de Madagascar (1900-1902). Paris, Lavauzelle éd., pp.319-320.







vendredi 7 mars 2014

Le site de l'université de Toliara de 1989 à 2013



La photographie aérienne oblique, orientée vers le lagon et la ville au sud, est de 1989, quelques années après que le CUR (Centre universitaire régional) de Tuléar / Toliara ait acquis le statut d'université. Le site de l'université est formé par des dunes paraboliques formé de sables rubéfiés donc rougeâtres. Elles étaient autrefois couvertes par un fourré xérophile maintenant remplacé par une maigre steppe. Quelques arbres ont été plantés autour des logements des étudiants pour fournir un ombrage. L'image satellitaire de 2013, orientée à l'est, montre que le paysage du site proprement dit a peu évolué depuis 1989, quoique de nouveaux bâtiments ont surgi dernièrement. Les deux amphithéâtres en demi-lune sont toujours là, ainsi que les salles de cours et les bâtiments où est logée une partie des étudiants. Le site avait été choisi à cause de son éloignement de la ville. Aujourd'hui l'ancienne piste poussiéreuse aménagée sur les terres  cultivées du delta du Fiherenana est bordée par un quartier de plus en plus dense mais, ce qui n'étonnera personne, l'activité agricole n'a pas disparu.

Vue aérienne oblique - Photo JML de janvier 1989
Image de 2013 sur Google earth (Est en haut)
Les demi-lunes en 2007

Sur la route de Maninday en 2009
En 2004 : pas encore de changements


jeudi 6 mars 2014

Bloc-diagramme du causse mahafale

Les karsts sont des modelés de dissolution. Ils se développent notamment sur les roches carbonatées sur lesquelles la dissolution agit efficacement. Le causse mahafale qui s'étend en arrière du littoral, au sud de l'Onilahy, offre de très beaux exemples de formes karstiques : des dolines mais surtout de profonds avens. L'endokarst est quant à lui encore mal connu.


Image Google earth, 2009 : un aven

mardi 4 mars 2014

Le Canal de Mozambique et les ZEE : carte

Le Canal de Mozambique est la mer chaude (12°-27° lat.S) qui sépare Madagascar de l'Afrique. Elle comporte différentes ZEE (Zones Economiques Exclusives) en un ensemble complexe : outre Madagascar et le Mozambique, les zones économiques exclusives concernent aussi les Comores et de France. 
Voilà les superficies des ZEE des îles liées à la France et revendiquées par plusieurs pays dont Madagascar :
Mayotte :                74 000 km2
Glorieuses :            48 350 km2
Juan de Nova :       61 050 km2
Bassas da India : 123 700 km2
Europa :               127 300 km2.


L'Ile Boisée de l'archipel des Xisha ou Paracels (Mer de Chine) montre que les revendications territoriales concernant les petites îles et leurs ZEE mènent à des situations surprenantes : durant la colonisation, les Paracels alors inhabitées étaient liées à l'Indochine et administrées par la France qui les transféra au Vietnam en 1950. Mais c'est la Chine qui les occupa militairement en 1974 et qui a fait de certaines îles des bastions peuplés pour contrer les revendications du Vietnam. La Chine fait valoir des preuves d'une occupation ancienne des Xisha par des Chinois. L'intérêt principal de ces îles est leur immense ZEE.
 
Europa sur Google earth (2015)

Juan de Nova sur Google earth (2004)
Bassas da India sur Google earth (2009)