A la jonction du boulevard Lyautey et du boulevard Philibert Tsiranana, face à l'Alliance, a surgi un gros paquebot de maçonnerie. C'est l'hôtel Amazone et ses 24 chambres. A bâbord, vue sur le centre ville, mais à tribord, on a l'impression d'être échoué dans la mangrove pour ne pas dire dans "le(s) Palétuvier(s)" (1) et dans le jardin public Marimar. On ne peut s'empêcher de penser à Fitzcarraldo, un film de Werner Herzog dans lequel jouaient Klaus Kinski et Claudia Cardinale, sorti en 1982 après un tournage dans les conditions réelles de l'épopée.
(1) c'est le nom de l'hôtel tout proche
L'hôtel Amazonia à Tuléar : vue d'artiste
Images satellitaires de septembre 2014 via Google earth
On trouvera une série de plusieurs documentaires sur le Grand Sud de Madagascar sur le site UlocaliZ ou sur le canal You TubeJack Prod. Ces films ont en commun leur grande qualité technique tant du point de vue de la réalisation que de celui de la diffusion (HD). Quand il filme Tuléar et ses habitants, Jack Prod apparaît comme un grand documentaliste de la lignée de Reichenbach (celui de Mexico Mexico) et de Rossif. J'exagère à peine.
Nous vous conseillons vivement de regarder plus particulièrement les trois vidéos suivantes grâce aux liens qui vous conduiront sur You Tube :
Atsimo Andrefana (16 mn) Jack Prod
Même pour ceux qui connaissent le Sud-Ouest de Madagascar depuis des décennies,
c'est une redécouverte, un éblouissement de couleurs, de sourires et de sensations, voire un grand coup de
nostalgie. On aura du mal à reprocher à l'auteur de ne présenter que les plus beaux aspects de la région: tout le monde peut comprendre que son but n'était pas de réaliser un documentaire socio-économique ! Par contre pour celui qui ne connaît pas la région, il sera difficile de savoir dans quels lieux il se trouve au fil des images, à Anakao, à Sarodrano, à Ifaty ou à Andavadoaka. Dommage aussi la pub pour les scooters marins et les quads, fléaux modernes de certains lieux touristisés.
Escalade dans le massif du Tsaranoro, Andringitra (12 mn) Jack Prod
Extraordinaire reportage sur une randonnée sportive que bien peu auront l'occasion de faire.
Colorline Saphir Madagascar (6 mn) Jack Prod
On entre dans une réalité et sociale et économique terrifiante en étant encore une fois encore ébloui par Ilakaka, l'Isalo et des paysages pourtant dégradés par l'activité minière.
Pendant de nombreuses années, le tourisme international à Madagascar a été en pleine expansion : en 2008, année record, on compte 375 000 entrées de visiteurs étrangers contre 121 000 en 1998, dix ans plus tôt (1). 2009 marque la crise, les entrées ne sont plus que de 162 000 visiteurs. Depuis le tourisme malgache a remonté la pente : 196 000 visiteurs en 2010, 225 000 en 2011, 256 000 en 2012.
En juillet 2013, coup de froid : les cinq premiers mois de l'année marquent un recul de 4% des entrées de visiteurs étrangers. Cependant le plus dur est à venir. Ce qui vient de se passer au début du mois d'octobre à Nosy Be, principale destination intérieure, risque de provoquer une véritable débâcle. Madagascar restera durablement dans les mémoires comme le pays où des touristes étrangers peuvent, comme dans un film d'épouvante, se faire lyncher et brûler vifs par une foule en transe sous des prétextes complètement fallacieux.