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jeudi 30 mars 2017

« L’insurrection de 1947, une étape de la décolonisation à Madagascar », un documentaire


Ce documentaire de 80 minutes réalisé par Raymond Arnaud (cinéaste et géographe né en 1937) date de 2010 mais les entretiens qui en font la trame sont antérieurs : 2005, voire auparavant. La parole y est donnée à des acteurs des événements et à des historiens malgaches spécialistes de cette période. Parmi les premiers, on peut retenir les noms de Jacques Rabemananjara et de Gisèle Rabesahala ; parmi les seconds Lucile Rabearimana de l'université d'Antananarivo, cadre du Monima, Faranirina Rajaonah de Paris VII et Tovo Rakotondrabe de l'université de Toamasina. Jacques Rabemananjara (1913-2005), écrivain reconnu (Antsa, Sur les marches du soir), est un homme politique majeur de cette période : député à l'Assemblée nationale à Paris en 1946, il est emprisonné de 1947 à 1956. Libéré, il devient vice-président de la première République malgache puis s'exile en France en 1972. L'engagement de Gisèle Rabesahala (1929-2011) date de 1947. Elle a été la première femme malgache accédant à un poste de ministre, celui de la Culture de 1977 à 1989. Secrétaire générale de l'AKFM, vice-présidente du Sénat en 2001, elle s'opposa courageusement à Marc Ravalomanana quand celui-ci arriva au pouvoir. Les prises de parole sont sobres à l'image des environnements qui y président. On est sidéré par l'absence de haine dans les propos et les attitudes des protagonistes malgaches comme si ceux-ci disaient avant tout leur détresse que la France, en se fourvoyant dans la terrifiante répression qui a suivi le soulèvement, ait perdu leur confiance. Les transitions montrent essentiellement des scènes de vie rurale. Mais quelques vieilles photographies liées à l'insurrection et à ses suites sont également présentées, de même qu'une séquence tournée au bagne de Nosy Lava au NO de la Grande Ile. Le documentaire se termine de manière émouvante par la célébration de la fête nationale par un choeur populaire.
Le film a été présenté pour la première fois en mai 2012 à l'université d'Antananarivo, la seconde à Bordeaux au Musée d'Aquitaine, le 28 mars 2017, 70 ans après les faits. Même s'il ne permet pas de trouver de réponse à un certain nombre de questions soulevées, ce film mérite d'être largement diffusé, vu la rareté des documents sur cette terrible insurrection et la qualité de ceux qui sont présentés

Fête nationale dans la capitale
 

mercredi 3 février 2016

« Madagascar, carnet de voyage » de Bastien Dubois

C'est un court-métrage remarquable d'une durée de 12 minutes que je vous présente aujourd'hui. Il porte non sur le Sud mais sur les Hautes Terres de Madagascar et plus particulièrement sur un famadihana (retournement des morts), aboutissement du voyage. Ce dessin animé vibre de poésie. L'auteur, Bastien Dubois (Sacrebleu Production) multiplie avec bonheur les styles graphiques faisant parfois référence à divers artistes, ce qui peut être déroutant mais permet d'offrir aussi une bonne diversité de visions (ce que les pédants dénomment "regards croisés"). Quant à la bande sonore, excellente, elle donne du relief au document. Quand il est sorti en 2011, ce petit film a reçu une nomination aux Oscars, ce qui n'est pas donné à tout le monde. 

 

samedi 13 septembre 2014

Tuléar 1935-1940 : quelques séquences en noir-et-blanc

Un particulier a eu la bonne idée de mettre sur You Tube,  sous forme de courtes vidéos, plusieurs séquences de la vie de Tuléar et de quelques autres lieux du Sud malgache pendant la colonisation (1935-1940). 
On trouvera l'ensemble de ces petits films (plus d'une vingtaine) sur la page Films anciens ou sur You Tube Sorcelor. Leur auteur est une personnalité connue, restée quelques années dans la région : Maurice Camoin, un architecte reconverti dans la production agricole. Son fils Marcel, aujourd'hui âgé, est l'auteur des brefs commentaires ; c'est lui qui a souhaité mettre ces films sur Internet. Qu'il en soit vivement remercié. Il ne s'agit en aucun cas de documents scientifiques mais d'une matière brute où l'on voit quelques aspects de la vie familiale de colons français et de leurs enfants. D'autres thèmes sont traités comme :
- la construction du wharf de Tuléar ;
- un ringa en Ibara ;
- un combat de zébus ;
- un 14 juillet ;
- une fête betsileo
- une fête karany ; 
- l'égrenage du maïs ; 
- l'aéro-club et les premiers avions ; 
- la traversée du  Fiherenana en filanzane et en charrette. 
Ces documents d'apparence anodine sont précieux pour se remettre dans l'ambiance coloniale. Chacun pourra se faire une opinion et mieux comprendre pourquoi l'indépendance était inéluctable.