samedi 14 octobre 2017

18 clips malgaches ont dépassé un million de vues sur You Tube

Le succès  de la musique malgache apparaît de mieux en mieux dans les statistiques. Il y a trois ans, fin 2014, PopMuse signalait que quatre clips avaient dépassé le million de vues sur YouTube. On en est aujourd'hui  à au moins 18. Et les créations de plusieurs artistes auront atteint ce cap symbolique d'ici peu de temps. C'est vrai pour notamment Rijade, Mijah et Wawa. A vrai dire, les multiples genres reflètent la diversité des chemins artistiques.

  • Dadi Love : Tsy atakaloko 3,1M et Ataoko Sonia 1,2M
  • Arnaah : Magneva  2,1M
  • Poumy et Jee : Il est là 2M
  • Big MJ : No Limit  1,9M
  • Shyn : Resim-pitia 1,7
  • Stéphanie : Tsy foiko 1,5M,  Navy Izy 1,5M et Tsy misy Roiroy 1M
  • Samoel : Rava  1,3M
  • Arione Joy:  Voninkazo  1,3M 
  • Njakatiana et Melky :  Toy ny vao omaly 1,3
  • Odyai : Za Leo 1,1M
  • Ndondolah et Lucia : Tsy fanah'iniako 1,1M
  • Syril et Melky : Tena raraka 1M
  • Taa Tence : Mbola Tiako 1M
  • Smaven : Mafana 1M (voir ci-dessous)
  • Rak Roots feat Yoan Loïc 1M


lundi 11 septembre 2017

Le boom de la « musique urbaine malgache » : I - D’Agrad à Mr Sayda



Tana (Antananarivo), la capitale malgache, a longtemps été connue pour la qualité des groupes perpétuant la musique traditionnelle et celle de ses chorales animant les offices religieux, surtout protestants, voire catholiques. La musique de variété a hérité des qualités de ces chorales : belles voix et belles mélodies. Mais le genre en vogue possède un côté sirupeux qui le rapproche curieusement de la musique de variété asiatique. 

Même si la coexistence reste de règle, aujourd’hui, une nouvelle venue, la musique urbaine malgache, s’impose de manière très séduisante en se métissant avec la musique traditionnelle et en gardant les meilleurs aspects. D'Agrad à Mr Sayda en passant par Rak Roots et Martiora Freedom (1), c'est une génération de surdoués qui émerge. 

Par « musique urbaine », il faut entendre les rythmes contemporains en vogue dans le monde depuis quelques décennies : R'n'B, rap, raggae, électro, etc.  A Madagascar, le genre a pris place principalement dans de petites communautés de jeunes citadins. La capitale, bien plus vaste que les autres villes, et recevant des artistes venus de toute la Grande Ile pour s'établir, est de ce point de vue favorisée. Ce genre est populaire ce qui ne veut pas dire qu'il est cantonné aux jeunes des quartiers les plus pauvres : il s’est en effet également implanté chez les jeunes de la bourgeoisie urbaine. Aussi peut-il être considéré comme un élément de brassage plutôt que de ségrégation. Nous verrons que certains des musiciens sont engagés politiquement.


Cette musique est portée par des clips dont la qualité ne cesse de s’améliorer. Quoi de plus facile que de se faire connaître jusqu’au bout du monde grâce à une vidéo mise en ligne sur You Tube ? Encore faut-il, vu le coût d'un clip, se faire adopter par un label. Un des plus connus est Gasy Ploit qui a notamment pris sous son aile protectrice Odyai et Agrad & Skaiz. 
(à suivre)





(1) Quelques-uns des groupes et chanteurs pris en compte dans cet article
Agrad & Skaiz
Arione Joy
Bolo
DJ Gouty
Gangstabab
Jess Flavi One
Jiol’Ambup’s
Jyunii 
Km 613
Kougar
Malm
Marion
Martiora Freedom
Mijah
MMC Jazz
Odyai
Rak Roots (Loïc)
Roy Rakoto
Mr Sayda
Tsota

dimanche 10 septembre 2017

Le boom de la « musique urbaine malgache » : II - Vers l’excellence


Si le reggae s'est implanté en douceur depuis quelques décennies à Madagascar comme dans d'autres pays du monde, la culture hip-hop est parti à l’assaut de la capitale malgache dans les années 90. Les premiers groupes de rap comme Diôsezy et Da Hopp ont certes marqué l’histoire artistique malgache mais ils n’ont pas créé d’oeuvres notables, trop pris dans l’adaptation de ce qui existait ailleurs. Les meilleurs groupes actuels au contraire sont à l'origine d'un son typiquement malgache, la quasi-perfection étant atteinte avec le « Ilay Dihy » de Kougar
Chanteurs et groupes s’appuient sur une multitude de labels menés par des personnes reconnues pour leurs compétences. On peut prendre l’exemple de Gasy Ploit Entertainment et de Don Smokilla qui ont repéré le talent d’Odyai, d’Agrad et de Skaiz ou celui de Ramo Records et de Faniry Andrianavalonome alias Ramo. 
Tous ont compris l’importance de l’image. Aussi font-ils désormais appel à de vrais professionnels pour réaliser leurs clips. Nous prendrons l'exemple de Sylvanno Ratsimandresy. Chacun de ses clips est un véritable petit bijou qui met en valeur un chanteur ou une chanteuse mais aussi les paysages de Madagascar et ses habitants jusqu'aux plus pauvres conviés à participer. Nous avons pris deux exemples :
> Mijah : Ataovy hoe ny dihan'Mijah

> Marion : Diavolana
Les nombreuses personnes filmées dans ces clips très colorés pris dans un bas-quartier et dans un village de l'Imerina irradient  d'un bonheur communicatif, d'autant plus que l'humour a une bonne place. L'emploi de drones est faite judicieusement pour magnifier des endroits où n'entrent jamais de touristes. On peut être sûr que si ces clips de Sylvanno Ratsimandresy étaient davantage regardés, ils pourraient apporter une petite contribution  à l'économie du pays en améliorant l'image de Madagascar à l'étranger






samedi 8 avril 2017

Musiques urbaines malgaches : 1. Thiera Kougar

Ce natif des Hautes Terres, né en 1980 (T. Soa Faneva pour l'état-civil), fils d'un chanteur connu, est un artiste aussi complet qu'anticonformiste. Sa notoriété doit à la qualité et à l'originalité de ses compositions. Il s'est fait un nom notamment grâce à Ilay dihy et à "Fafao ny tokotany" qui a fait l'objet de nombreuses chorégraphies, parfois grandioses, dans les écoles de la Grande Ile. Parmi les influences majeures qui président à son oeuvre déjà considérable, on note celles de la Jamaïque où il a travaillé et donc du reggae, mais aussi celles du rapeur français La Fouine avec lequel il a fait diverses tournées en France. Ce surdoué, très attaché à son pays, jouerait d'une cinquantaine d'instruments de musique du monde entier. 



jeudi 30 mars 2017

« L’insurrection de 1947, une étape de la décolonisation à Madagascar », un documentaire


Ce documentaire de 80 minutes réalisé par Raymond Arnaud (cinéaste et géographe né en 1937) date de 2010 mais les entretiens qui en font la trame sont antérieurs : 2005, voire auparavant. La parole y est donnée à des acteurs des événements et à des historiens malgaches spécialistes de cette période. Parmi les premiers, on peut retenir les noms de Jacques Rabemananjara et de Gisèle Rabesahala ; parmi les seconds Lucile Rabearimana de l'université d'Antananarivo, cadre du Monima, Faranirina Rajaonah de Paris VII et Tovo Rakotondrabe de l'université de Toamasina. Jacques Rabemananjara (1913-2005), écrivain reconnu (Antsa, Sur les marches du soir), est un homme politique majeur de cette période : député à l'Assemblée nationale à Paris en 1946, il est emprisonné de 1947 à 1956. Libéré, il devient vice-président de la première République malgache puis s'exile en France en 1972. L'engagement de Gisèle Rabesahala (1929-2011) date de 1947. Elle a été la première femme malgache accédant à un poste de ministre, celui de la Culture de 1977 à 1989. Secrétaire générale de l'AKFM, vice-présidente du Sénat en 2001, elle s'opposa courageusement à Marc Ravalomanana quand celui-ci arriva au pouvoir. Les prises de parole sont sobres à l'image des environnements qui y président. On est sidéré par l'absence de haine dans les propos et les attitudes des protagonistes malgaches comme si ceux-ci disaient avant tout leur détresse que la France, en se fourvoyant dans la terrifiante répression qui a suivi le soulèvement, ait perdu leur confiance. Les transitions montrent essentiellement des scènes de vie rurale. Mais quelques vieilles photographies liées à l'insurrection et à ses suites sont également présentées, de même qu'une séquence tournée au bagne de Nosy Lava au NO de la Grande Ile. Le documentaire se termine de manière émouvante par la célébration de la fête nationale par un choeur populaire.
Le film a été présenté pour la première fois en mai 2012 à l'université d'Antananarivo, la seconde à Bordeaux au Musée d'Aquitaine, le 28 mars 2017, 70 ans après les faits. Même s'il ne permet pas de trouver de réponse à un certain nombre de questions soulevées, ce film mérite d'être largement diffusé, vu la rareté des documents sur cette terrible insurrection et la qualité de ceux qui sont présentés

Fête nationale dans la capitale
 

mercredi 22 février 2017

Carte de la déforestation à Madagascar de 1990 à 2010




Les taux de déforestation à Madagascar de 1990 à 2010 sont en moyenne de 13,4% si l'on en croit les statistiques du MEFT, USAID, CI, 2009 ; ONE, 2013 (1). Ce chiffre couvre de profondes disparités : dans l'Itasy 94,3 % des boisements, pourtant très réduits, en 1990 ont disparu ; par contre dans le Bongolava, le taux descend à 2,9 %. Ce sont ces disparités que fait apparaître la carte. Il est intéressant de comparer cette carte avec la page précédente qui montre la part qu'occupent les forêts dans l'espace de chaque région. En dépit de l'exploitation illégale de bois de rose, l'Analanjirofo est privilégié. Dans les années 80, on nous prédisait la disparition de toutes les forêts autres que cultivées à la surface du globe dans un laps de temps réduit. Il n'en est rien mais le sursis reste bien faible.

(1) MEFT, USAID & CI, 2009. Evolution de la couverture de forêts naturelles à Madagascar. 1990 - 2000 - 2005. Conservation internationale (CI), Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme (MEFT)
 ONE, 2013.  L’évolution de la couverture forestière naturelle à Madagascar, 2005-2010.


mercredi 15 février 2017

La part d'espace forestier par région à Madagascar, 1990 et 2010

La forêt du Boeny littoral

Sur les deux cartes, on voit la nette opposition entre les Hautes Terres et le pourtour de l'île. Il faut cependant bien prendre en compte que sous cette apparente uniformité, la réalité est celle de types de végétation aussi différents que peuvent l'être les forêts pluviales de l'Est et les boisements à succulentes du Sud-Ouest et du Sud. Bien que la déforestation soit générale à Madagascar de 1990 à 2010, la discrétisation faite à partir des données ONE (2013) réussit surtout à mettre en lumière le phénomène sur les Hautes Terres. Là, les taux particulièrement faibles tendent en effet à empirer. On s'aperçoit aussi que la déforestation est assez clairement visible sur la côte Est. Pour améliorer la lisibilité, on peut comme l'ONE se servir des images satellitaires pour comparer. Une autre méthode consiste à utiliser les taux de déforestation annuels.  C'est ce que nous ferons prochainement.



samedi 28 janvier 2017

Carte des districts de l'ancienne province de Tamatave


A l'Est de Madagascar, à la place de l'ancienne province de Tamatave devenue Toamasina, on trouve trois régions divisées en 18 districts ou fivondronana:
  • l'Analanjirofo, 6 districts
  • l'Antsinanana, 7 districts
  • L'Alaotra-Mangoro, 5 districts
 Leur population a dépassé 3 400 000 habitants répartis sur 78 000 km². 



Le canal des Pangalanes via l'imagerie satellitaire fournie par Google earth

Sur les rives du lac Alaotra

La mine d'Ambatovy

Toamasina : le centre
Récifs coralliens au cap Lohatrazana (région de l'Analananjirofo)

Lavakas du côté d'Ambatodrazaky

Vohibinany (ex-Brickaville)
Maroansetra (région Alaotra-Mangoro)


dimanche 15 janvier 2017

Carte de Madagascar par régions et par districts

Cette carte de Madagascar selon le découpage administratif en régions (faritra) et en districts (fivondronana) a été réalisée sur le logiciel INKSCAPE. Couplée avec un tableur, elle devrait permettre de spatialiser de nombreuses données statistiques


lundi 9 janvier 2017

Carte des districts de l'ancienne province de Fianarantsoa

L'ancienne province de Fianarantsoa s'étend sur 103 000 km² et compterait environ 5 millions d'habitants en 2017. Elle a été divisée en 5 régions administratives et en 25 districts. 




Fianarantsoa  sur Google earth