mardi 28 janvier 2014

L'étude d'impact de CES sur le projet World Titanium Resources de Ranobe

Coastal & Environmental Services, 2013.-  Version préliminaire d’étude d’impact environnemental et social. Projet minier World Titanium Resources de Ranobe, Région sud-ouest, Madagascar. Grahamstown (Afrique du Sud), 16 volumes. 


En avril 2003, le bureau d’étude sud-africain Coastal & Environmental Services (CES) a réalisé une étude de préfaisabilité du gigantesque projet minier d’extraction de l’ilménite de Ranobe, dans le Sud-Ouest de Madagascar, à la demande de World Titanium Resources, une compagnie minière australienne (Mount Claremont, Western Australia). Une grande partie des documents restés confidentiels est aujourd'hui accessible sur internet en anglais et en français sous formats  PDF et MS Word : http://cesnet.co.za/ranobe.html

Le volume principal (537 p. + 41 p. H.T.) correspond à la description générale du projet de mine de Ranobe et à celle de l'environnement de Tuléar à Morombe. Ce gros rapport fait la synthèse des impacts environnementaux et sociaux et discute des risques environnementaux et socio-économiques liés au projet. Il est rappelé que le projet initial était dû à la compagnie Exxaro Resources qui a réalisé à partir de 1999 l’exploration et une première étude de faisabilité.
Sur la plage "faly" de la Batterie, le futur site du wharf.  Les "dunes en croissant" du rapport sont en fait des barkhanes ! (Photo JMLeb -1989)
S’y ajoutent 15 documents spécialisés :
  • « Analyse de la qualité de l’air » (95 p.)
  • « Rapport botanique de spécialiste » (104 p.)
  • « Evaluation de l’impact social » (108 p.)
  • « Evaluation de référence de la faune » (91 p.)
  • « Evolution de l’impact sur l’ichtyologie et l’habitat aquatique* » (33 p.)
  • « Evaluation d’écologie marine et de pêche » (83 p.) réalisée par Chalmers et Hardy.
  • « Etude du transport sédimentaire (25 p.) réalisée par Prestedge Retief Dresner Wijnberg, Le Cap
  • « Rapport du bruit » (16 p.)
  • « Evaluation des rayonnements » (93 p.)
  • « Stratégie de réhabilitation et de compensation. Vers un plan d’action pour la biodiversité » (39 p.) réalisé par T. Martin and L.A. de Wet.
  • « Déchets et eaux usées » (48 p.)
  • « Evaluation d’eau pour* » (23 p.) réalisée par Aquaterre.
  • « Utilisation des terres et ressources naturelles » (59 p.) peu de références mais elles sont en français
  • « Evaluation de l’impact visuel » (64 p.)
  • « Economic Assessement Report » (50 p.)
 * intitulé à revoir ! 

Il s’agit de rapports de bureaux d’études, réalisés par des consultants compétents et expérimentés dans leur discipline. On y trouvera donc des éléments de connaissance intéressants, ne serait-ce que le regard neuf de Sud-Africains ne parlant ni le malgache, ni le français et n’ayant jamais eu de contacts avec cette région. Si l’abondante illustration est généralement excellente, on n’est pas surpris par les bibliographies qui montrent que leurs auteurs, à quelques exceptions près, n’ont guère fait d’efforts pour accéder aux données de base sur la région de Tuléar. Et si le sentiment après lecture de la synthèse qu’il y a davantage de délayage que d’apports originaux, il serait de mauvais goût d’oublier ces derniers, bien réels notamment dans des domaines où aucune étude n’avait été faite jusqu’à présent. 

Ce gros projet n’était a priori guère rassurant, connaissant la compétence des entreprises australiennes pour dégrader l’environnement de leur pays. Il y avait donc là une occasion de démontrer la volonté d’aller dans une direction plus appropriée. En fait de nombreuses recommandations de bon sens sont faites, à commencer par celles d’engager des études approfondies dans de nombreux domaines lacunaires. Reste à savoir si ces recommandations seront effectivement suivies ce que ce rapport ne peut bien sûr nous dire.

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