En 1892, on apporte à l'administrateur néerlandais Van
Der Meulen une pierre gravée dans les caractères pallava du Sud de l'Inde et en
langue malaise ancienne, trouvée à Kota Kapur sur l'île de Bangka qui fait face
à Palembang. Ce texte fera l'objet de traductions et de commentaires de la part
de H. Kern (1913), de Gabriel Ferrand (1930), de George Coedès (1930) et plus
tard d'Otto Dahl, un spécialiste de Madagascar. Il est daté de 686 de notre ère. Ces scientifiques étaient de
grands épigraphistes, linguistes et historiens. Avec les pierres de Kedukan
Bukit et de Talang Tuo, celle de Kota Kapur témoigne de l'existence du grand
royaume indianisé (ou hindouisé) de Srivijaya dont la capitale se trouve à
Palembang, alors sur le rivage qui depuis se trouve une centaine de kilomètres
en aval. Otto Dahl fera le lien entre le malais ancien de la pierre gravée de
Kota Kapur, la langue ma'anyan et la langue malgache. On peut penser que les
personnes, des Bajau ou Orang Laut, qui sont à l'origine de la langue malgache
(pour l'essentiel) sont parties en bateau du royaume de Srivijaya.
Voici la traduction améliorée du texte publié sur
http://melayuonline.com/fr/ :
« Un dignitaire
audacieux du royaume de Srivijaya, Kandra Kayet alla dans le champ de bataille.
Il se battit contre Tandrun Luah et réussit de le tuer. Tandrun Luah mourut
dans la bataille. Que devint-il, l‘assassin ? Il périt. Retenez bien cette victoire
!
Vous, les dieux qui se réunissent et gardent le royaume
de Srivijaya ! Et toi Tandrun Luah, et les gardiens mentionnés dans
l‘introduction de décret ! Si un jour, dans le territoire entier du royaume, il
y avait un traître ou quiconque à qui j‘ai confié le pouvoir sur les régions
coopère avec le traître, se déclare comme le traître, ou inversement renonce à
se soumettre et à me rendre service et me trahit, il/elle éprouvera les
sanctions de ce décret. Au nom de Srivijaya, il/elle sera confronté aux troupes
du royaume. Sa famille sera exterminée ! Et quiconque essayera de me faire mal
et me jeter des sorts sera mis en échec. Quiconque essayera de casser cette
statue recevra des sanctions. Ceux qui ne m‘obéissent pas, ne me sont pas
fidèles après avoir reçu ma confiance, ces imprécations les tueront.
Mais en revanche, ceux qui me rendent service, je
souhaite qu‘ils soient récompensé et leurs familles soient en paix et délivrées
de tous les malheurs, aillent bien et pour mes dignitaires qui me soutiennent,
je souhaite qu‘ils aient de la chance. »
_
Références :
Coedès, G., 1948. Les Etats hindouisés de l'Asie du
Sud-Est. Paris, E. de Boccard.
Dahl, O.Ch., 1991. Migration from Kalimantan to Madagascar. NUP,
144 p.
Kota Kapur sur Google earth |
Une belle photo de sépulture dans la paroi rocheuse chez les Toraja :
RépondreSupprimerhttp://onechai.fr/2013/07/funerailles-en-pays-toraja/
Idem à Madagascar :
https://sites.google.com/site/barademadagascar/societe/systeme-parental
Merci pour ces belles photos. Les similitudes sont saisissantes, mais il y en a aussi avec les Dogon de Bandiagara qui n'ont pas d'histoire commune.
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