La principale artère de Tuléar a porté le nom de Boulevard Gallieni
jusqu'en 1999. Cette année-là, elle fût rebaptisée Boulevard Monja
Joana et une statue à son nom fût érigée sous les
palmiers dattiers, là où se trouvait le fameux marché des
Coquillages.
Le Bd Monja Joana à Tuléar (image satellitaire Google earth CNES Astrium 2016) Cliquer pour agrandir |
Monja Joana (1910-1994) peut être considéré comme une des principales figures politiques de Madagascar, sinon la plus importante du Sud. Né à Amboasary près de Tôlagnaro, dans
l’Androy, son nom reste cependant lié à Tuléar. Parti travailler à pied dans les grandes
plantation du Nord de Madagascar, il se convertit au christianisme.
Il revient ensuite dans sa région natale à Manambaro, où il
travaille à la mission luthérienne. Agé de 25 ans, il intente
un procès au chef de poste d’Antanimora, un Français, ... et il gagne!
Son choix est fait : il se lance dans la défense de la paysannerie.
Engagé en 1939 dans les forces françaises, il ne
peut rejoindre la France. Démobilisé quelques mois après l'armistice
franco-allemand de 1940 et déjà très craint par l’administration
coloniale, il est mis en résidence surveillée à Manakara,
puis condamné en septembre 1946 et emprisonné jusqu’en 1950. On le
considère cependant comme un des principaux inspirateurs des évènements
sanglants de 1947. En 1958, il fonde un nouveau
parti, le MONIMA (Madagasikara Otronin'ny Malagasy) dont il
reste le chef jusqu’à la fin de sa vie. Un de ses fils, Monja Roindefo,
lui succédera alors et deviendra premier ministre
(2009). Maire de Tuléar, de 1959 à 1961, il revendique la paternité
de la grande insurrection d'avril 1971 qui touche le Sud malgache où il
est aimé et respecté. Depuis Tuléar, il participe de
près ou de loin à toute la vie politique malgache de 1955 à 1994. Il meurt à 84 ans.
Page éditée le 30 sept. 2010 sur Paesaggio, transférée sur Tatsimo
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