« Tandis que j'ai signalé « le développement » de Farafangana, je
parle ici de « l'avenir » de Tulear. C'est intentionnellement que j'emploie ces
deux termes distincts.
Tandis qu'en effet Farafangana est maintenant lancé, Tulear ne l'est
pas encore. Mais il peut et doit l'être et cela avec une autre ampleur que tous
les autres ports du Sud de Madagascar et même, je crois, que la plupart des
ports de l'Ile.
Tulear, c'est l'Afrique du Sud.
Du reste, le schéma ci-après fait ressortir sa situation spéciale
plus nettement que tous les rapports.
Des trois ports de l'Afrique du Sud dont Tulear est le plus rapproché,
Beïra, Lorenço-Marquez, Durban, partent déjà trois voies ferrées de
pénétration, l'une dans le Matebélé, la seconde dans le Transvaal, la troisième
dans l'Etat d'Orange. Ce ne sont donc pas seulement des zones côtières, mais
encore de vastes débouchés intérieurs que ces trois ports ouvrent à
l'exportation de Tulear. En ce qui concerne la seconde et la troisième de ces
lignes, il est inutile de développer l'importance du marché qu'elles ouvriront
dès que la guerre sera terminée (1) et qu'il faudra reconstituer les ressources
qu'elle aura détruites.
D'après la carte de l'Afrique publiée par la Société de Géographie de Paris, 1900. |
Ce marché, c'est à Tulear qu'il appartient de le prendre. Malheureusement,
jusqu'ici, les circonstances n'ont pas permis à ce port de répondre aux
destinées qui pourraient s'ouvrir devant lui.
Au point de vue naturel, il est éminemment favorisé.
Il est le port le plus rapproché de la côte d'Afrique.
Il est, par les vallées de la Fiherenana et de l'Onilahy, le débouché
de régions qui sont ou peuplées et fertiles (Bara-Imamono, Tanosy) ou riches en
bétail (Mahafaly, Bara). S'ouvrant au Nord et au Sud par deux, passes à peu
près également praticables, il est fermé, vers la haute mer, par une ceinture
de récifs d'environ dix kilomètres de développement. Cette digue naturelle,
arrêtant la houle du large sur toute la périphérie de la rade intérieure, forme
un vaste port qui offre aux navires une excellente tenue et des eaux calmes et
tranquilles. »
(1) Ce rapport avait été établi
avant la fin de la guerre de l'Afrique du Sud.
Extrait de : Lyautey
(Colonel), 1905.- Dans le Sud de
Madagascar (1900-1902). Paris, Lavauzelle éd., pp.319-320.
Les vazaha ont toujours vu le potentiel de l'Ibara.
RépondreSupprimerPourquoi l'Etat malgache semble s'en désintéresser ?