lundi 1 octobre 2018

La présence humaine dans le Sud malgache : au moins 10 500 ans

Longtemps on a cru que la présence humaine à Madagascar datait de moins de 2 000 ans. Cela paraissait surprenant, vu la proximité de l'Afrique. Depuis quelques années, les découvertes se multiplient. La dernière en date, localisée à Ilakaka dans l'Isalo, reporte l'établissement des hommes sur la Grande Ile à plus de 10 500 ans. Des chasseur d'Aepyornis ou vorombe (un oiseau géant) ont laissé des traces d'impact de pierres à découper sur les ossements des subfossiles nous dit l'équipe britannique conduite par James Hansford. Reste à retrouver les pierres incriminées. L'absence d'outils aussi rudimentaires soient-ils reste une énigme. La principale leçon que l'on peut tirer de cette découverte archéologique est que la mégafaune qui se développait là-bas et qui n'a disparue qu'il y moins de 2 000 ans a probablement été victime des changements climatiques et non d'une surexploitation.


Référence :

Hansford James, Patricia C. Wright, Armand Rasoamiaramanana, V.R. Pérez, Laurie R. Godfrey, David Errickson, Tim Thompson & S.T. Turvey, 2018. Early Holocene human presence in Madagascar evidenced by exploitation of avian megafauna. Science Advances  12 Sep 2018: Vol. 4, 9, eaat6925 [DOI: 10.1126/sciadv.aat6925]


La région où a eu lieu la découverte

lundi 15 janvier 2018

La noix de cajou (mahabibo) à Madagascar

 La noix de cajou est produite par l'anacardier, un arbre originaire d'Amérique tropicale, notamment du Nordeste brésilien. Les premiers anacardiers de Madagascar auraient été plantés au XVIIe siècle, selon Perrier de la Bathie. On recense à l'indépendance environ 10 000 ha de peuplements spontanés dans une région allant de Maintirano à Ambilobe, c'est à dire tout le NO de la Grande Ile, dont le climat tropical à saison sèche marquée est propice à l'anacardier. La SOMAHABIBO puis la FAMAMA assurent le traitement des noix, importantes dans l'économie rurale locale. Ces dernières décennies des  plantations ont été établies, notamment les Vergers d'Anacardiers de Masiloko (VERAMA) dans l'Analalava. 

Biblio
 LEFEBVRE A., 1969. L'anacardier, une richesse de Madagascar, Fruits, 24, 1: 43-61. 

Image satellitaire GE : Plantation sur la presqu'île de Narinda
Image satellitaire GE : Plantation sur la presqu'île de Narinda à Marovoha
Image satellitaire GE : peuplements d'Ambato (Ambanja)

samedi 14 octobre 2017

18 clips malgaches ont dépassé un million de vues sur You Tube

Le succès  de la musique malgache apparaît de mieux en mieux dans les statistiques. Il y a trois ans, fin 2014, PopMuse signalait que quatre clips avaient dépassé le million de vues sur YouTube. On en est aujourd'hui  à au moins 18. Et les créations de plusieurs artistes auront atteint ce cap symbolique d'ici peu de temps. C'est vrai pour notamment Rijade, Mijah et Wawa. A vrai dire, les multiples genres reflètent la diversité des chemins artistiques.

  • Dadi Love : Tsy atakaloko 3,1M et Ataoko Sonia 1,2M
  • Arnaah : Magneva  2,1M
  • Poumy et Jee : Il est là 2M
  • Big MJ : No Limit  1,9M
  • Shyn : Resim-pitia 1,7
  • Stéphanie : Tsy foiko 1,5M,  Navy Izy 1,5M et Tsy misy Roiroy 1M
  • Samoel : Rava  1,3M
  • Arione Joy:  Voninkazo  1,3M 
  • Njakatiana et Melky :  Toy ny vao omaly 1,3
  • Odyai : Za Leo 1,1M
  • Ndondolah et Lucia : Tsy fanah'iniako 1,1M
  • Syril et Melky : Tena raraka 1M
  • Taa Tence : Mbola Tiako 1M
  • Smaven : Mafana 1M (voir ci-dessous)
  • Rak Roots feat Yoan Loïc 1M


lundi 11 septembre 2017

Le boom de la « musique urbaine malgache » : I - D’Agrad à Mr Sayda



Tana (Antananarivo), la capitale malgache, a longtemps été connue pour la qualité des groupes perpétuant la musique traditionnelle et celle de ses chorales animant les offices religieux, surtout protestants, voire catholiques. La musique de variété a hérité des qualités de ces chorales : belles voix et belles mélodies. Mais le genre en vogue possède un côté sirupeux qui le rapproche curieusement de la musique de variété asiatique. 

Même si la coexistence reste de règle, aujourd’hui, une nouvelle venue, la musique urbaine malgache, s’impose de manière très séduisante en se métissant avec la musique traditionnelle et en gardant les meilleurs aspects. D'Agrad à Mr Sayda en passant par Rak Roots et Martiora Freedom (1), c'est une génération de surdoués qui émerge. 

Par « musique urbaine », il faut entendre les rythmes contemporains en vogue dans le monde depuis quelques décennies : R'n'B, rap, raggae, électro, etc.  A Madagascar, le genre a pris place principalement dans de petites communautés de jeunes citadins. La capitale, bien plus vaste que les autres villes, et recevant des artistes venus de toute la Grande Ile pour s'établir, est de ce point de vue favorisée. Ce genre est populaire ce qui ne veut pas dire qu'il est cantonné aux jeunes des quartiers les plus pauvres : il s’est en effet également implanté chez les jeunes de la bourgeoisie urbaine. Aussi peut-il être considéré comme un élément de brassage plutôt que de ségrégation. Nous verrons que certains des musiciens sont engagés politiquement.


Cette musique est portée par des clips dont la qualité ne cesse de s’améliorer. Quoi de plus facile que de se faire connaître jusqu’au bout du monde grâce à une vidéo mise en ligne sur You Tube ? Encore faut-il, vu le coût d'un clip, se faire adopter par un label. Un des plus connus est Gasy Ploit qui a notamment pris sous son aile protectrice Odyai et Agrad & Skaiz. 
(à suivre)





(1) Quelques-uns des groupes et chanteurs pris en compte dans cet article
Agrad & Skaiz
Arione Joy
Bolo
DJ Gouty
Gangstabab
Jess Flavi One
Jiol’Ambup’s
Jyunii 
Km 613
Kougar
Malm
Marion
Martiora Freedom
Mijah
MMC Jazz
Odyai
Rak Roots (Loïc)
Roy Rakoto
Mr Sayda
Tsota